If The Lion Could Speak (2012)

Robin Meier and Ali Momeni
Curated by Virginie Bourget
for Domaine Garenne Lemot (Conseil Général Loire-Atlantique), Clisson, France

Matériaux divers, Apis mellifera ligustica, dite abeille italienne

Extraits du Golden Record de Voyager :

– 55 salutations de 55 langues
– Salutations de l’ONU
– Tomaso Albinoni, Adagio en sol majeur
– Jean Sébastien Bach, Variations Goldberg n°8
– Jean Sébastien Bach, Partita n°1, gigue
– Ludwig van Beethoven, 6e Symphonie, 1er mouvement (extrait)
– Morton Feldman, Last Pieces
– Josquin Desprès, De Profundis Clamavi

During the summer of 2012 Robin Meier and Ali Momeni created a transparent bee hive encapsulating the outdoors of the beautiful Domaine Garenne Lemot inside the gallery located in the park. Inspired by the Voyager space probe launched in 1977 the artists create this hive to engage a dialogue with the bees. Reinterpreting the music which was included on NASA’s Golden Record and sent into space onboard the Voyager probe to communicate with extraterrestrial life forms the artists play with the universality of organized sounds to create this dialogue. Half space farers on noah’s arc – half alien life form themselves the bees represent the artists desire for inter-species understanding and cooperation. As a melancholic afterthought the title for this piece quotes Wittgenstein’s famous phrase: “If the Lion could speak, we would not understand him”.

Texte de Virginie Bourget: Les colonies d’abeilles ont été le sujet d’innombrables recherches scientifiques, dont celle de l’étude du langage. En ce sens, lorsque Buffon parlait de mouche, il se référait à l’abeille et aux recherches que ses collègues naturalistes menaient pour mieux comprendre, notamment, la danse de l’abeille. Cet insecte est en effet à même d’indiquer la présence, l’orientation et la distance d’un butin, mais plusieurs éléments de langage s’avèrent encore inconnus des scientifiques. De récents développements en micro-robotique et en acoustique ont permis d’approcher avec un nouvel angle cette problématique.

La construction d’une ruche d’observation en forme de capsule spatiale par Robin Meier et Ali Momeni théâtralise les recherches actuelles sur les interactions entre les abeilles. Cet espace permet à Meier et Momeni d’entamer un dialogue avec elles par la projection de notre présence au sein même de la ruche et par la diffusion des thèmes musicaux envoyés dans l’espace pour leur « universalité » lors de l’expédition de la sonde spatiale Voyager en 1977. Ces thèmes ont été réinterprétés sur synthétiseur par les artistes pendant leur séjour à la Garenne Lemot. Tel le Golden Record de la NASA, cette diffusion, si elle agit sur les abeilles, se transforme aussi en symbole de notre désir de communication et de compréhension de ces « mouches ».

Robin Meier et Ali Momeni ont amorcé leur recherche artistique en avril à la Carnegie Mellon University (CMU) de Pittsburgh (États-Unis), réputée pour sa spécialisation en génie informatique et robotique. La ville possède aussi une concentration d’apiculteurs surprenante. Le travail que les artistes y ont mené leur a permis à travers différents entretiens, échanges et temps d’observation, d’acquérir les bases de l’apiculture et la maîtrise d’un dispositif de communication sonore avec les abeilles dans la ruche. C’est alors que les premiers éléments et prototypes du dispositif ont été réalisés avant l’installation définitive de la villa.

Remerciements aux apiculteurs Jean Francheteau et Julien Orain